Délibération 44 – Conseil Municipal de Rennes du 4 décembre 2006
Combien de manifs, d’interpellations, de protestations, de négociations, aura-t-il fallu à l’Union Syndicale Solidaires pour obtenir un local ?
Vous parlez dans cette délibération, en guise de motif, la recherche
d’une « égalité de traitement » entre les syndicats.
Trouvez-vous sincèrement que cette mise à disposition permet de lutter
contre les discriminations syndicales, tant les problèmes de
représentativité sont aigus ?
Les récentes propositions du CESR sur la représentativité syndicale
ouvrent une nouvelle ère et nous espérons que ce combat pour la
diversité et l’équité syndicale ira jusqu’à mettre fin au monopole
scandaleux dont jouit la FNSEA dans le domaine agricole.
Dans la délibération précédente, vous acceptez d’agrandir de façon
nette la taille et le confort des locaux des organisations syndicales de
la ville (CGT, CFDT, FO).
Dans cette délibération 44, vous proposez d’attribuer un local de 22
m2 à Solidaires.
La concomitance de ces deux délibérations, si elle n’était fortuite,
n’en doutons pas, ressemblerait bien à une forme de marchandage.
Et si je suis farouchement partisan d’un soutien public aux
organisations syndicales, je souhaite que celui-ci soit impartial et
équitable.
Avouez que dans ce domaine, la politique de la Ville de Rennes avec le
déménagement de la CGT et le projet de construction pour la CFDT, est
loin d’être lisible.
L’ « égalité de traitement », elle est où ?
Quels sont les critères ?
Le nombre d’adhérents, les publications, les manifestations ou
participations à des collectifs, le niveau d’engagement dans les
luttes, la transparence financière et l’équilibre des comptes, le
rapport de force dans les urnes ?
Pourquoi, une organisation comme la CNT, Confédération Nationale du
Travail, un syndicat actif, chaque jour engagé aux côtés des plus
démunis, ne subit que silence ou indifférence de votre part quant à ses
demandes d’un local décent ?
Que dire du SLB, Syndicat des Travailleurs et Etudiants de Bretagne,
pourtant en pointe lors du débat sur le CPE et le CNE, que vous ne
connaissez sans doute même pas ?
Une politique de soutien aux organisations syndicales passe forcément par
des règles justes.
Une maison collective des syndicats comme cela existe à Nantes, je crois,
pourrait remplir cette fonction de mise à disposition de locaux privatifs
et collectifs pour toutes les organisations syndicales.
22 m2 c’est presque rien. Mais c’est un premier coin pour rompre avec
les monopoles syndicaux qui régissent notre société.
22 m2 c’est presque rien mais mieux que rien, c’est pourquoi le groupe
des Verts votera cette délibération.
22m2, un petit pas pour la ville, un grand pas pour l’équité
syndicale.
Pour les verts, Jean-Marie Goater
Conseiller Municipal - Rennes
Délibération 44 – Conseil Municipal de Rennes du 4 décembre 2006